La conviction intime d'être un homme (et non une
femme) c'est-à-dire viril, se construit progressivement dans l'enfance et
l'adolescence par référence à un modèle masculin considéré comme idéal (voir la page Identité
Masculine du site de l'Institut
d'Andrologie: http://www.androinstitute.org.
).
Cette conviction va accompagner chaque homme toute sa vie durant. Elle a 2 conséquences
essentielles :
- sur la
perception de l'image de soi.
- sur
la manière dont est vécue la virilité
L'image de soi
est celle que renvoie le miroir et celle qu'on croit lire dans le regard de
l'autre : cette image doit plaire et même séduire, parce qu'elle est jugée
conforme aux canons de la virilité et de la beauté masculine (voir
). L'image dite
virile et les comportements qui la traduisent sont rappelés en permanence par
la publicité et les médias au fil des évènements, qu'il s'agisse de mode, de
sport, de politique, de violences individuelles ou collectives. Ces rappels
incessants finissent par dicter des comportements, un langage, un habillement, des
accessoires qui font "mâle". Aussi, pour être "bien dans sa peau",
l'homme toujours "nouveau" doit constamment s'adapter. Mais il est des
circonstances qui peuvent être déstabilisantes.
Ainsi, la question "être un homme" se pose parfois de façon plus aiguë à l'occasion de maladies ou dans certaines circonstances : adolescence, anomalie réelle ou supposée des organes génitaux, infertilité, impuissance, chômage, divorce, décès d'un proche, retraite, etc... L'interrogation essentielle devient celle-ci : quels sont la nature et le rôle du masculin en soi, dans la famille et dans la société actuelle ?
La virilité est vécue grâce à des attributs (appareil génital et caractères sexuels secondaires) qui normalement se développent lors de l'adolescence. Certains hommes perçoivent ou vivent mal une partie de leur corps qu'ils jugent anormale et veulent faire modifier. L'inquiétude quant à la virilité s'exprime par les demandes de virilisation supplémentaire (taille, poils, cheveux, muscles, verge...), notamment grâce à un traitement et par la pratique régulière d'un sport, surtout la musculation (body-building).
Ce mal-être débouche parfois sur une demande de psychothérapie. Quant au traitement par l'hormone mâle (testostérone), la prescription doit en être soigneusement pesée, justifiée et expliquée, qu'on la refuse ou qu'on la pense nécessaire.
Rarement, pour des raisons mal connues, la construction de l'identité masculine est bouleversée et inversée. Il en résulte pour l'individu, un profond désarroi et des troubles du comportement qui ne se manifestent ouvertement qu'à la fin de l'adolescence ou chez l'adulte. Ils font partie de ce qu'il est convenu d'appeler le transsexualisme (ou dysphorie de genre). Il s'agit d'un état douloureusement vécu par le sujet qui en souffre, surtout du fait du rejet, parfois de la persécution, dont il est habituellement l'objet de la part de son entourage et de la société. La réalité des troubles, leur ancienneté, leur importance, leur stabilité demandent à être évalués précisément, en collaboration avec un endocrinologue et un psychiatre, avant de proposer une solution thérapeutique.
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